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Installés au Canada et travaillant tous les deux dans l’industrie du vélo, Sandrine Gandin et Olivier Bruguier ont toujours eu une âme d’entrepreneur. Lorsqu’ils décident de revenir vivre en France, c’était une évidence pour ce jeune duo explosif, passionné de sports de glisse et de ride, de se lancer dans une nouvelle aventure professionnelle. Ils créent alors la marque Short Fuse : des chaussettes techniques et stylées de fabrication française pour tous les amateurs et professionnels de VTT, BMX, Skate et bien plus encore.

Quelles sont vos expériences professionnelles respectives ?

Olivier : après avoir obtenu un master en génie électrique, j’ai travaillé dans l’industrie et les chantiers sur des postes de chef de projets électricité, chargé d’études et conducteur de travaux pendant près de 10 ans. Au cours de ces expériences, j’ai réalisé qu’il me manquait toujours ce « petit truc » pour m’épanouir professionnellement : j’avais besoin d’un travail plus ludique et passionnant.

Depuis toujours, je suis un adepte des sports de ride et je suis très impliqué dans les milieux associatifs : j’entraine dans des clubs, je m’investis auprès des collectivités et j’ai créé une association, « Owl Mountain », dont l’objectif est de développer et transmettre la passion du vélo auprès d’un public jeune de 8 à 14 ans. L’association organise des stages de ride sur des pumptracks.

En 2018, avec Sandrine, nous avons décidé de tout quitter pour vivre au Canada. Nous sommes partis avec deux valises et un vélo, pensant que nous y resterons un an. Arrivé là-bas, je me suis dit « nouveau pays, nouvelle vie » : je voulais allier mon nouveau travail à ma passion pour le sport. J’ai eu la chance d’intégrer le centre national de cyclisme de Bromont en tant que moniteur de camps où j’encadrais des jeunes. Puis, j’ai évolué au sein de la société sur d’autres postes : réparateur de vélo, encadrant de cours pour adultes et manager de l’équipe opérationnelle.

Sandrine : j’ai un master en marketing et communication et j’ai aussi passé un diplôme en gestion du changement à l’IAE d’Aix-en-Provence. Après quelques voyages à l’étranger, j’ai obtenu un premier travail dans l’industrie de la maroquinerie où j’ai découvert tout le savoir-faire artisanal français. Puis, j’ai travaillé près de dix ans dans le domaine de la communication et du marketing pour différentes sociétés.

Au Canada, j’ai obtenu un premier poste dans le génie civil puis dans l’univers du vélo en tant que directrice marketing où j’ai pu acquérir une vision à 360° de la profession. J’étais déjà passionné de ride et cette dernière expérience a confirmé que je voulais m’investir encore plus dans ce domaine. Ce qui est très intéressant au Canada, c’est que l’économie va plus vite, c’est très dynamique, un peu à l’américaine. Il y a une réelle vision entrepreneuriale à tous les niveaux. On va valoriser les prises d’initiatives et surtout on ne va jamais parler d’échec mais plutôt d’apprentissage. Ça booste énormément la confiance en soi. Ça m’a permis de me rendre compte que j’avais une expérience professionnelle riche et de bons bagages pour développer ma propre activité.

Après la naissance de notre fils, quand le manque de la famille s’est ressenti, nous avons refait nos valises pour vivre une nouvelle aventure en France en créant quelque chose. Maintenant, ça fait plus d’un an que nous sommes rentrés et que nous avons lancé notre entreprise Short Fuse. Nous l’avons fait à la canadienne : très vite ! Mais sans crainte car nous savions qu’avec nos expériences professionnelles respectives nous étions bien armés.

Comment est né votre projet d’entreprise ?

Il y a quelques années, nous avons lancé des produits aux couleurs de notre association « Owl Mountain » : des accessoires, des t-shirts et des chaussettes. C’était une production française : l’usine avec qui nous travaillions était basée près de Troyes. Les adhérents ainsi que notre entourage ont acheté nos produits pour nous soutenir financièrement. Puis, ils nous ont régulièrement contacté pour savoir si nous avions encore des chaussettes. Elles étaient de très bonne qualité et parfaites pour rider !

Alors, nous avons approfondi nos recherches. Il n’y avait pas de fabrication française de chaussettes pour les sports de ride et la demande était là. Ayant déjà le bon fournisseur, nous avons décidé de créer nos propres designs. Nous avons présenté notre cahier des charges à l’usine qui nous a suivi avec beaucoup d’enthousiasme dans cette aventure !

Short Fuse était né. En anglais, « Short Fuse » veut littéralement dire « mèche courte » en référence à la mèche d’une bombe qu’on allume. L’expression « avoir la mèche courte » (have a short fuse) est très utilisée au Canada, cela veut dire « partir au quart de tour ». Cette expression colle très bien avec notre histoire car nous avons lancé notre marque très rapidement et nous aimons faire référence au côté explosif qui matche bien avec l’univers de la ride.

Quels sont les produits que vous proposez à la vente ?

Nos produits sont de fabrication française mais nous nous positionnons sur les mêmes prix que de grandes marques américaines, comme Stance, qui produisent ailleurs dans le monde. Nous faisons un peu moins de marge pour être compétitif. Nous avons deux gammes de produits : des chaussettes en coton à 15 € TTC et des chaussettes techniques à 20 € TTC.

La première gamme de chaussettes est la « Session » composée de douze modèles en coton. Ces chaussettes sont très épaisses et offrent un confort optimal au niveau de la semelle, elles enrobent le pied comme un « nuage ». Avec une tige de 25 centimètres, c’est ce que l’on appelle la « skate sock » : elle associe à la perfection style et confort. Il faut savoir que dans les sports de ride, le pied est en contact répété avec la planche de skate ou avec les pédales du vélo. L’amorti est donc indispensable dans la pratique de ces sports intenses. Notre cible : les adeptes du BMX, de skate ou de trottinette.

La deuxième gamme de chaussettes est la « Rocket », composée de 4 modèles plus techniques. Nous nous sommes inspirés d’un modèle que fabriquait déjà l’usine pour l’équipe du tour de France. Nous avons adapté ce modèle en retravaillant certains points comme la matière au talon/pointe. Ici, nous sommes sur un produit synthétique : 98 % polyamide et 2% élasthanne avec une tige de 15 centimètres. La chaussette est composée d’une seule couture inversée au niveau des orteils et son tissage épouse la forme du pied tout en évitant les frottements. Elle permet de serrer au maximum les chaussures pour avoir une réponse immédiate lors de la pratique de certains sports d’endurance. C’est la chaussette incontournable pour le cyclisme sur route ou le VTT crosscountry par exemple.

Quelle est votre stratégie de communication ?

Nous savons que le visuel a une très grande importance dans l’univers du ride et encore plus quand les ventes sont exclusivement en ligne, c’est le cas pour Short Fuse. Les clients ne peuvent pas toucher et essayer nos produits. Nous faisons donc appel à des photographes professionnels pour valoriser nos collections. Steven Rochat est très réputé dans le domaine des sports extrêmes, nous avons eu la chance de travailler avec lui et ainsi raconter de belles histoires au travers de nos images via notre site Internet et nos réseaux sociaux.

Nous collaborons aussi régulièrement avec des ambassadeurs, influenceurs et athlètes. Nous sommes assez sélectifs car nous voulons que les personnes testent véritablement nos produits et fassent des retours constructifs. Nous travaillons, par exemple, avec Hanae Montigny-Pirotte une toute jeune marseillaise de 8 ans, étoile montante du skatebowl et du skatepark français. Pour en citer d’autres : Cédric RideDry, Mathilde Bernard et Camille Maire. Cela nous offre une certaine visibilité sur les réseaux sociaux mais notre objectif est surtout d’avoir un retour d’expérience de professionnels.

Et, depuis peu, nous avons la chance d’avoir un nouveau membre chez Short Fuse : Loris a rejoint l’équipe pour préparer sa licence en marketing digital et communication. Il s’occupera entre autres de la gestion des réseaux sociaux et des collaborations avec les ambassadeurs.

Vous parlez de collaborations. Travaillez-vous avec d’autres marques pour développer Short Fuse ?

Depuis la création de Short Fuse, nous avons fait de nombreuses collaborations, notamment avec Prism Off Road, le spécialiste des sacs à dos modulables et autres accessoires pour le ski, la rando ou le VTT. La marque ne commercialisait pas encore de chaussettes et était à la recherche de partenaires français. Nous nous sommes rencontrés et nous avons développé un modèle logoté Prism.

Nous avons créé d’autres séries pour des rassemblements comme la DH Urban Race de Crest qui est une course de VTT de descente. Pour la quatrième édition, les organisateurs ont souhaité offrir à tous les participants une paire de chaussettes originales aux couleurs de l’évènement et bien sûr exclusivement fabriquées en France.

Nous avons également réalisé une collab avec la marque Slide Clothing installée à Vaison-la-Romaine. Elle est spécialisée dans la conception et fabrication de maillot de VTT. Nous avons voulu valoriser leurs modèles en proposant à la vente un maillot Slide Clothing aux couleurs de Short Fuse en série limitée.

Enfin, notre objectif est de développer les partenariats avec les clubs de sports de la région. Le premier sera réalisé avec le Basket Club Gransois car nous vivons à Grans. Nous avons dessiné des chaussettes aux couleurs du club pour toutes les basketteuses. Le minimum de commande est de 150 pièces. Nous espérons développer cette idée avec les clubs de VTT et BMX de toute la France.

Quels sont vos projets d’avenir ?

Nous voulons améliorer notre visibilité lors d’évènements sportifs. Le prochain en date sera organisé à Saint-Etienne, c’est un rassemblement international de ride. Nous avons réalisé un stand modulable afin de présenter nos collections. C’est très important d’être bien exposé lors de ce type d’évènement d’autant plus que nous pouvons faire de la vente en direct. Pour cela, nous avons investi dans l’achat d’un camion que nous avons floqué aux couleurs de Short Fuse. Il nous offrira une belle visibilité lors de nos déplacements.

Notre second objectif est de développer notre réseau de revendeurs physiques. Nous avons récemment préparé notre première commande destinée au magasin GEP à Miramas !

Enfin, nous envisageons de nous implanter à l’international avec, dans un premier temps, une filiale au Canada. Un de nos associé vivant là-bas a pour objectif de développer la marque. A terme, nous réaliserons une production locale, made in Canada.

www.shortfuse.fr
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Crédit photo : Ludivine Rambaud