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Avec un parcours professionnel riche en succès dans le commerce et le transport de voyageurs, puis, une reconversion dans les ressources humaines, Jérémy Gausson-Bayart a eu plusieurs vies professionnelles. En parallèle de ses différents métiers, il a toujours eu une âme d’entrepreneur et a créé plusieurs sociétés. A présent, il partage son expérience et conseille les chefs d’entreprise de demain en tant que chargé de mission chez Initiative Ouest Provence.

Retrace-nous ton parcours avant d’arriver à Initiative Ouest Provence ?

J’ai un parcours professionnel très riche, effectué principalement en région parisienne. Après avoir validé un Bac pro comptabilité en 1998, je me suis dirigé vers un BTS action commerciale en alternance. Ma première expérience s’est donc faite dans ce cadre, au sein d’une grande enseigne de bricolage. Par la suite, j’ai eu plusieurs expériences dans le commerce et la distribution. Ma réalisation la plus spectaculaire de cette période de ma vie a été de co-animer le premier « Micromania Game-Show », au stade de France ! A l’époque cet évènement était un des plus grands salons de jeu-vidéo d’Europe.

A près de 30 ans, j’ai souhaité changer de secteur pour m’orienter vers le transport de voyageurs au sein d’une filiale de la RATP. J’ai commencé comme régulateur de flux : pour faire simple, c’est l’équivalent d’un aiguilleur du ciel mais pour les bus. Un métier très passionnant, très intense aussi… Après 6 ans de régulation, je suis allé sur le terrain au contact des usagers. Durant 4 années, j’ai managé une équipe de contrôle voyageur. Un domaine très sensible, dans lequel j’ai toujours eu à cœur d’assurer une qualité de service aux usagers tout en veillant à leur sécurité.

Durant cette dernière expérience, j’ai beaucoup réfléchi au sens de mon travail et à ce que je souhaitais porter comme valeurs. J’ai effectué un bilan de compétences qui a mis en avant mon sens de l’humain. J’ai donc choisi de me diplômer dans les ressources humaines. En 3 ans, j’ai obtenu un titre professionnel de gestion de la paie et administration du personnel ainsi qu’une licence universitaire en administration et gestion des entreprises. Un BAC+3 obtenu à 41 ans, avec de la détermination et du soutien, tout devient possible !

Mes deux expériences en ressources humaines relevaient de l’accompagnement des entreprises, en tant que consultant dans un cabinet d’expertise sociale, puis au sein d’un intégrateur de logiciel de la gestion de paie (Sage). Le sens du service que j’ai développé dans mes précédentes expériences a été un véritable atout de réussite dans ce domaine. Cependant, mon arrivée dans les Bouches-du-Rhône, trois mois avant le premier confinement, a brusquement interrompue cette période de développement.

J’ai tenté de créer une entreprise de services en gestion des ressources humaines. Le confinement a été un réel frein : je me suis vite rendu compte que je n’étais pas assez ancré dans la région pour vendre mes prestations en local, et que je devais développer mes connaissances du secteur et mon réseau pour réussir.

J’ai donc reporté mon projet pour le moment, car depuis 3 mois, je suis chargé d’affaire chez Initiative Ouest Provence, et c’est passionnant !

Tu as également de l’expérience dans l’entrepreneuriat, dis-nous en plus !

J’avais 11 ans quand j’ai commencé l’entrepreneuriat. Lors d’une sortie scolaire à Londres, j’ai été ébahit par un livreur de lait, dans une petite voiture à trois roues, qui déposait des cagettes de bouteilles de lait. Lorsque je suis rentré chez moi, j’ai créé des flyers avec ma machine à écrire électronique et je disais vouloir livrer des petits déjeuners dans ma rue. Je me suis même renseigné auprès du boulanger du quartier pour connaître les prix des pains au chocolat et des croissants. Sans le savoir je réalisais un prévisionnel ! Et puis j’ai distribué mes petits flyers mais ça n’a pas marché. J’étais encore trop jeune pour comprendre que je devais faire de la marge.

Une fois adulte, j’ai ouvert une vraie entreprise dans les règles de l’art. Celle-ci était spécialisée dans la création de site internet. J’étais complètement autodidacte dans ce domaine. J’ai appelé ma société « Artisite » en référence aux mots « artiste » et « site internet ». Mais ce n’était pas évident de se lancer à cette époque car les statuts juridiques n’étaient pas adaptés. Le statut d’autoentrepreneur n’existait pas, donc j’ai rapidement mis fin à cette aventure avant d’avoir trop de frais.

Ma troisième aventure entrepreneuriale a été la plus sérieuse. J’ai ouvert un institut de beauté et j’ai recruté des esthéticiennes. En tant que chef d’entreprise, je m’occupais de la gestion, la comptabilité et de l’administratif. L’institut s’appelait « Beautélia », il fut classé le premier salon de beauté des Yvelines sur le site Groupon. L’entreprise avait de très bons résultats et j’ai revendu le fonds de commerce à une de mes employées pour aller vers d’autres expériences. L’institut existe toujours aujourd’hui sous un autre nom et j’en suis très fier.

Pourquoi avoir choisi Initiative Ouest Provence ?

Pourquoi ? Parce qu’inconsciemment c’est exactement tout ce que j’aurais voulu faire depuis que je suis enfant.  Ça rejoint l’entrepreneuriat, un domaine que j’ai connu grâce aux entreprises que j’ai créées et l’humain. Pouvoir mettre mon expérience aux services des créateurs et les accompagner dans leur projet est une mission qui me motive. Je suis également séduit par les valeurs de la structure :  être un acteur de proximité pour aider les entrepreneurs et dynamiser l’économie locale.

Quelle est ta principale motivation pour aider nos porteurs de projet et quel conseil donnerais-tu ?

Ma première motivation est de leur apporter et partager mon soutien et mon expérience. Je veux aussi leur dire que la question financière est importante c’est vrai, mais l’essentiel, avant tout, c’est le soutien et l’accompagnement qu’ils pourront recevoir. Avant de se lancer, il faut être sûr que l'entourage comprenne sa motivation et soit présent lorsque certaines problématiques seront rencontrées. Parce que c’est utopique que de penser que tout sera facile.

Après, bien évidemment, je suis là aussi pour apporter à nos porteurs de projet des solutions concrètes avec Initiative Ouest Provence. Notamment, en apportant des prêts d’honneur à un taux de 0% remboursables sur 3 ans, ce qui n’est pas accessoire.

Pourquoi entreprendre ?

C’est une bonne question. C’est d’ailleurs la première question que je pose à mes porteurs de projets lors du premier rendez-vous. Pour moi vouloir entreprendre, c’est vouloir se développer. Se dire que l’on a un projet et que l’on a l’ambition de lui donner vie en passant par toutes les étapes de la création, tout en apprenant sur soi-même. Parce qu’il y a forcément des étapes. Si on ne les suit pas, les fondations du projet ne seront pas stables. Par exemple, l’étude de marché est primordiale pour savoir si le projet a lieu d’être. Pour moi c’est ça entreprendre, c’est apprendre à faire des petits pas, regarder régulièrement le chemin parcouru, se satisfaire d’être au bon endroit en ayant fait le chemin de son choix.