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Ancienne militaire de l’armée de l’air, Valérie Coquelet décide de changer de vie en se lançant dans l’aventure de l’entrepreneuriat accompagnée par Initiative Ouest Provence. En 2022, elle ouvre « Le coin des délices » dans le centre-ville d’Istres, une épicerie fine spécialisée dans le thé avec plus de soixante-dix références. Dans sa boutique cosy aux effluves enivrantes, Valérie propose également à sa clientèle toute une gamme de produits régionaux sucrés et salés.

 

Quel est votre parcours professionnel ?

J’ai toujours voulu travailler dans le domaine de l’aviation. Alors, après avoir obtenu un bac scientifique, je me suis très vite orientée vers l’armée de l’air. J’ai poursuivi avec une formation interne (BTS mécanicien motoriste).

Durant ma carrière de militaire en Normandie, j’ai d’abord été mécanicienne avion. J’ai fait de la piste et de l’atelier. Puis, les dix dernières années j’ai occupé le poste d’adjudante, animatrice du bureau technique, en charge de la gestion du potentiel et des pièces. Après une belle carrière, j’ai eu l’opportunité de quitter l’armée avec des aides de départ. C’était il y a 8 ans, maintenant.

Originaire de la région et ayant ma famille installée dans le sud de la France, j’ai décidé de revenir vivre ici. J’ai retrouvé des amis de Normandie, tout comme moi, anciens militaires dont Nicolas Sanchez qui a ouvert la Librairie/Galerie dans le centre-ville d’Istres. Je l’ai accompagné durant ses travaux. Ça m’a permis de discuter avec lui de son parcours d’entrepreneur… et d’apprendre à bricoler !

Puis, j’ai eu l’opportunité d’échanger avec d’autres personnes qui m’ont également conforté dans mon choix : ouvrir un commerce. C’était une idée que j’avais dans le coin de ma tête depuis quelques temps. Ce nouveau projet professionnel me permettrait d’avoir un complément de salaire et de travailler pour moi, dans un secteur d’activité qui me plait.

 

Pourquoi avoir choisi l’épicerie fine et plus précisément le thé ?

Je suis une grande consommatrice de thé et de café. Quand je vivais en Normandie, j’adorais me rendre dans un commerce à Evreux « La Brûlerie Moderne », une épicerie spécialisée dans le café, le thé et le chocolat. Le responsable torréfiait son café et c’était un régal de flâner dans cette boutique avec toutes les senteurs qui s’en dégageaient. L’équipe était agréable et toujours de bon conseil. C’était un exemple inspirant que je voulais suivre.

Quand je me suis installée dans la région, j’ai cherché ce même type de commerce. Mais, j’ai été très vite frustrée en me rendant compte qu’il y avait très peu de boutiques proposant ce type de produits et surtout qu’aucune n’était installé à Istres. Et pourtant, la demande était là. L’étude de marché l’a confirmé.

 

Vous parlez d’étude de marché. Qui vous a accompagné dans vos premières démarches ?

J’ai été accompagnée par Active’Créa, un prestataire de Pôle Emploi, pour la réalisation de mon étude de marché. Grâce à leurs services, j’ai eu les bons outils pour analyser l’environnement, les besoins des clients, la concurrence, etc. J’ai pu identifier le chiffre d’affaires de certains commerces sur le même secteur d’activité dans les villes aux alentours et comprendre qu’il y avait un réel potentiel. Ces démarches ont confirmé que mon projet était viable.

J’ai aussi été accompagnée par Olga Crepet, manager du centre-ville d’Istres, lors de ma recherche de local. Après un premier projet avorté, elle m’a proposé une belle opportunité sur l’une des artères principales du centre-ville. J’ai pu finalement ouvrir une quinzaine de jours avant les fêtes de fin d’année et profiter de l’affluence de cette période.

Enfin, Initiative Ouest Provence m’a accompagné sur la partie financière avec la réalisation de mon prévisionnel et l’obtention d’un prêt d’honneur à taux zéro de 7 000 € (incluant un prêt de la plateforme et deux prêts Bpifrance). Avec celui-ci j’ai pu financer mon stock de départ. En parallèle, j’ai pu participer aux ateliers de formations proposés par l’association sur Facebook, Instagram et le Marketing. De bonnes bases pour apprendre à bien communiquer sur les réseaux sociaux.

J’ai délégué une partie de ma communication à l’agence Estelle et Guillaume qui a réalisé mon logo. Et j’ai fait appel à l’imprimerie Atelier 102 pour la réalisation de mon enseigne (un sticker sur le volet et sur la vitrine).

 

Vous avez finalement eu une belle opportunité avec ce local. Avez-vous fait beaucoup de travaux ?

C’était l’ancien local de la boutique l’Onyx qui a déménagé dans un espace plus grand, toujours à Istres. Le magasin était très propre, je n’ai pas eu grand-chose à faire hormis repeindre certains murs pour qu’ils correspondent à mon univers. J’ai choisi une teinte chaude « terracotta » qui donne une ambiance plus chaleureuse.

J’ai investi dans des étagères Ikea et j’ai acheté du mobilier de récup’ de style industriel. J’ai déniché un magnifique meuble en métal noir pour ma zone de pesée. Concernant le merchandising, quelques détails sont encore à ajuster afin que tous les produits soient accessibles à la clientèle.

L’espace de vente est assez petit mais pour se lancer c’est l’idéal. Dans l’avenir, j’aimerais développer un espace « salon de thé ». Je sais que la demande est là et qu’il y a une place à prendre en proposant du café et du thé de qualité. Quand l’opportunité se présentera, je déménagerai volontiers dans un local plus grand.

   

 

Quelles sont les références que vous commercialisez ?

J’ai deux principaux fournisseurs : Maison Bourgeon et Le Comptoir Français du Thé. Avec Maison Bourgeon, je commercialise des produits en sachet individuel ou en boîte métallique ainsi que des coffrets très colorés. La marque m’a également fait bénéficier de cloches à senteur en verre afin que mes clients puissent sentir les différentes variétés de thés parfumés et d’infusions. C’est une expérience unique.

Avec mon autre fournisseur, Le Comptoir Français du Thé, je propose de la vente au vrac. La marque m’a fourni de grandes boîtes métalliques bleues afin de stocker mes produits. En termes de merchandising, le résultat est très joli.

Pendant la période de Noël, les clients étaient très demandeurs de saveurs hivernales à la cannelle et aux épices par exemple. Et pour l’été, j’ai une gamme plus fruitée qui peut se consommer aussi bien en boisson chaude que froide : je recommande de mettre deux cuillères de thé dans un litre d’eau et de laisser infuser toute la nuit au réfrigérateur. C’est parfait pour se rafraîchir pendant la saison estivale !

Au total, j’ai soixante-dix références (quarante chez Le Comptoir Français du Thé et trente chez Maison Bourgeon) ce qui me permet de répondre à quasiment toutes les demandes des clients. J’ai investi plus de 4 000 € pour mon stock de départ. Cela inclus le thé mais aussi d’autres accessoires.

 

Quels sont les autres produits que vous proposez à la vente ?

Je vends des accessoires pour le thé (boules à thé, filtres en papier, etc.) et je propose aussi de la belle vaisselle et des tasses avec tamis. J’envisage de développer cette gamme car il y a une forte demande. Je l’ai bien ressenti pendant la période des fêtes de fin d’année où j’ai réalisé beaucoup de ventes additionnelles d’accessoires en complément du thé.

Je propose également de l’épicerie fine sucrée (chocolats, coulis, confitures, miels de Vitrolles, confiseries de Montélimar, etc.) et salée (moutardes, sels, tapenades, aromates, etc.). J’essaie au maximum de valoriser les produits régionaux.

Pour le café, je propose une belle gamme de « L’Atelier du Café », un fournisseur que j’ai rencontré au Salon du vin et de la gastronomie, organisé à Istres chaque année. Ce sont des sachets de café en grain que je moue à la demande du client. Certains de mes confrères proposent de la torréfaction mais cela nécessite un apprentissage spécifique, un investissement en matériel et un local avec une évacuation extérieure. Pour le moment, les conditions ne sont pas réunies pour que je puisse proposer cette prestation mais ça reste dans un coin de ma tête.

Avez-vous d’autres projets d’avenir ?

Les idées fusent ! Dans un premier temps, j’aimerais étoffer l’offre de l’épicerie fine, toujours en travaillant en collaboration avec des marques locales. J’ai quelques pistes pour proposer une délicieuse confiture de la région et de la crème de vinaigre balsamique.

Enfin, en termes de distribution, j’aimerais ouvrir un site de vente en ligne et me rapprocher des comités d’entreprises pour proposer des paniers garnis.

Autre projet incontournable : l’inauguration de ma boutique ! J’envisage de créer un évènement au printemps et d’y inviter toutes les personnes qui m’ont soutenu : famille, amis, commerçants, la mairie, les différents organismes et bien sûr mes clients fidèles !

Le coin des délices
17 Boulevard de la République, 13800 Istres
Ouvert du mardi au samedi : 10h00-13h00 et 15h00-19h00
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Crédit photo : Ludivine Rambaud