Quel est votre parcours professionnel ?
J’ai commencé par un bac avec option merchandising, puis j’ai enchaîné avec un BTS comptabilité. Mais j’ai vite compris qu’être assise derrière un écran d’ordinateur, ce n’était pas pour moi. Je me suis alors réorientée vers un CAP fleuriste en apprentissage, sur deux ans. J’ai eu la chance de travailler chez des artisans comme dans de grandes chaînes.
Puis, j’ai exploré d’autres voies : j’ai passé un bac pro commerce luxe, travaillé chez Karl Lagerfeld à Marseille et au Village des Marques à Miramas. J’ai même été fille au pair en Angleterre ! Tout ce chemin m’a permis de comprendre que le salariat n’était pas fait pour moi.
C’est ce qui vous a poussée à ouvrir votre boutique ?
Depuis l’adolescence, j’avais ce rêve d’ouvrir ma boutique de fleurs. Je me disais que je le ferai vers 40 ans quand j’aurai une vie de famille bien rangée. Je voulais faire les choses dans “l’ordre” : avoir une maison, un mari, des enfants, le chemin traditionnel…
Mais finalement, j’ai franchi le pas à 27 ans ! Je voulais être libre de créer, de gérer mes horaires, de faire les choses à ma manière. J’ai pris conscience que si je ne me lançais pas maintenant, je risquais de ne jamais le faire.
La création d’entreprise a-t-elle été simple ?
Pas du tout. Je voulais me débrouiller seule, sans aide, et, personne dans ma famille n’avait d’expérience dans le commerce. Mais on m’a orientée vers Initiative Ouest Provence et ça a changé la donne : j’ai été accompagnée, conseillée, soutenue.
J’ai obtenu un prêt d’honneur à taux zéro, couplé à un prêt bancaire. Grâce à cela, j’ai pu réaménager la boutique, acheter le stock de départ, du matériel… Aujourd’hui, je recommande l’association à toutes les personnes qui viennent me demander des conseils pour se lancer !
Parlez-nous de votre boutique. À quoi ressemble-t-elle ?
Je l’ai pensée comme un lieu chaleureux, où chaque espace a son univers. D’un côté, il y a le « bar à fleurs » avec les fleurs fraîches et les compositions. D’un autre, un coin plantes. Et j’ai aussi un espace dédié aux fleurs séchées et aux roses éternelles. À l’étage, j’ai créé un lieu d’ateliers créatifs, que je propose tout au long de l’année.
Quels types d’ateliers animez-vous ?
Je fais beaucoup d’ateliers pour enfants, notamment autour des grandes fêtes (Pâques, fête des mères, Halloween, Noël…). Je limite les groupes à 8 enfants et j’organise deux sessions, car la demande est forte. L’atelier a lieu le samedi après-midi, je prépare un goûter et les enfants repartent avec leurs créations. C’est toujours un moment joyeux et plein de créativité.
Quel est votre style floral ?
Je travaille dans un style naturel. Je respecte la forme et le mouvement des fleurs, je ne cherche pas forcément à faire des bouquets ronds ou très structurés. J’aime laisser les fleurs « vivre », garder les hauteurs, les lignes. C’est ce qui rend mes créations uniques.
Je travaille aussi beaucoup les fleurs séchées, très demandées, même pour les mariages, car elles permettent de garder un souvenir. Et j’ai un vrai faible pour la pampa, que j’adore utiliser !
Vous réalisez aussi des prestations pour les mariages ?
Oui, de plus en plus ! Cette année, j’ai commencé dès le 15 février. On sent que les mariages ne sont plus concentrés uniquement sur l’été. Je propose des prestations sur-mesure : arches florales, bouquet de la mariée, centres de table, déco de voiture… Plus les demandes sont originales, plus je prends plaisir à les réaliser !
Où vous fournissez-vous en fleurs ?
Je privilégie le local. Je travaille avec un grossiste aux Pennes-Mirabeau et je choisis des fleurs produites dans les Alpes ou sur la Côte d’Azur. Elles tiennent plus longtemps (jusqu’à trois semaines !) et ne sont pas plus chères que les fleurs importées. Bien sûr, certaines variétés ne sont pas produites en France, mais j’essaie de rester cohérente dans ma démarche.
Comment vous faites-vous connaître ?
Je suis active sur les réseaux sociaux. C’est grâce à eux que je reçois une grande partie de mes demandes de prestations mariages. Les échanges sont simples, tout peut se faire à distance : les mariés m’envoient des photos, on discute par message et je livre le jour J.
Je suis aussi référencée sur le site fleuristes-et-fleurs.com, une alternative que je trouve plus souple que Interflora et Florajet, avec moins de contraintes dans la composition et le mode de livraison.
Et aujourd’hui, comment se porte votre entreprise ?
Très bien ! J’ai passé le cap des trois ans et je suis fière du chemin parcouru. Les débuts ont été un peu lents, comme souvent, mais aujourd’hui, je travaille bien. Ce que j’apprécie, c’est d’avoir su construire une clientèle fidèle. Des personnes qui me font confiance et qui reviennent pour toutes les occasions. Je pense par exemple à ce petit papi qui vient chaque dimanche acheter un bouquet de fleurs. C’est devenu un rituel !
Quel conseil donneriez-vous à quelqu’un qui veut entreprendre ?
Croyez en vous. Soyez bien entouré. Et n’écoutez pas les préjugés. Trop jeune, trop vieux, pas assez solide, femme… On m’a déjà dit : « Comment tu vas gagner ta vie ? Le commerce, ça ne marche plus… » Mais je savais ce que je faisais : les fleurs, on en a besoin toute la vie, de la naissance jusqu’à la fin. Alors, quand on a la volonté et qu’on s’accroche, tout est possible !
Florilège
Avenue Georges Pompidou CC Intermarché – Fos sur Mer
09 84 13 23 92
Ouvert du mercredi au samedi de 10h00 à 12h30 et de 15h00 à 18h30 – le dimanche de 10h00 à 12h30
https://fleuristes-et-fleurs.com/fleuriste/florilege-fos-sur-mer-13270
Crédit photo : Ludivine Rambaud
