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Elle rêvait depuis toujours de bus rouge anglais ou de fourgon vintage pour créer son food truck… Laura Da Ros, l’a fait en 2022 quand elle décide de se lancer dans l’aventure de l’entrepreneuriat accompagnée par Initiative Ouest Provence. Passionnée par l’univers de la gastronomie, elle ouvre « O Camion Rouge » à Istres où elle propose à sa clientèle des burgers revisités et élaborés à partir de produits frais et des frites faites maison. Un vrai régal pour les papilles.

Quel est votre parcours professionnel ?

Après avoir réalisé des études en management des unités commerciales j’ai décidé de changer de vie pour me lancer dans un secteur d’activité qui me tenait à coeur, la cuisine.

J’ai intégré un CAP en apprentissage dans un restaurant traditionnel à Port-Saint-Louis-du-Rhône. En cuisine, je préparais des plats du jour à partir de produits frais et j’élaborais des desserts faits maison. Une fois mon diplôme en poche, j’ai prolongé mon contrat en CDD au sein de cette entreprise, puis j’ai travaillé dans quelques restaurants de la région dont Hippopotamus à Istres.

Après la naissance de mon fils et deux ans de congé parental, j’ai voulu me mettre à mon compte. Je me suis donc lancée dans des démarches pour devenir auto-entrepreneuse et ouvrir un food truck. Entre le montage de mon dossier et surtout la recherche de mon fourgon aménagé, j’ai mis un an pour concrétiser mon projet.

Vous parlez de votre fourgon aménagé. Pouvez-vous nous en dire plus ?

Depuis toujours, je rêvais de rénover un grand bus rouge anglais, un fourgon, ou un camping-car vintage pour en faire un food truck. Je voulais vraiment m’orienter vers un véhicule rétro et jouer sur cette identité.

Dans cette optique, j’ai effectué beaucoup de recherches et je suis tombée sur cet utilitaire, un Citroën type HY datant de 1974. Il transporte avec lui une part de nostalgie et incarne toute une période de l’histoire française : celle des commerçants itinérants, des véhicules promotionnels et du début de la société de consommation.

Les anciens propriétaires l’ont sorti d’une vieille grange et l’ont entièrement restauré : du moteur en passant par la sellerie, jusqu’à l’aménagement intérieur et l’intégration d’une cuisine pour le transformer en food truck et y proposer des burgers. Le concept était très similaire à ce que je voulais faire et l’équipement était parfait : frigo, top avec tiroir, friteuse, grill, hotte, bac réfrigéré, vitrine, etc.

Avant de le vendre, ils lui ont donné un style encore plus marqué en le peignant en rouge et en floquant un très beau logo sur la carrosserie. C’est pour cette forte identité que j’ai décidé de l’acheter et que je l’ai appelé « O Camion Rouge ».

Tout le concept de mon food truck repose sur ce camion. Au lancement, je proposais même des burgers au pain rouge !

Quels sont les burgers que vous proposez à la carte ?

Ma première carte était composée de pokeballs et de burgers. Mais je me suis très vite rendu compte que les clients choisissaient principalement des burgers, et ils revenaient que pour ça ! J’ai compris qu’il fallait que je modifie ma carte en ne proposant que des burgers.

Tous, sont élaborés à partir de produits frais. Pour les steaks, par exemple, je me fournis à la boucherie Magère à Istres qui propose de la viande de très bonne qualité. Tous les matins, je prépare des frites fraîches que je fais cuir en deux bains : le premier permet de les pré-cuir, et, le second, juste avant le service, permet de les rendre croustillantes à l’extérieur et moelleuses à l’intérieur.

Concernant les burgers, je propose sept déclinaisons. Mes meilleures ventes sont « le Crispy » et « Le Carnivore » : le Crispy est à base de crème d’oignon, tomate, salade, steak haché façon bouchère, tranche de chèvre frais, miel, bacon et oignon grillé. Le second, le Carnivore, est composé d’une sauce spéciale que j’ai imaginé, salade, steak haché façon bouchère, cheddar, oeuf au plat, bacon, oignon crispy et caramélisé.

Selon la période, je propose également des desserts faits maison comme des tiramisus et des tartes au citron revisitées. En général, je les mets à la carte dès que les beaux jours arrivent et que la fréquentation est plus importante.

Proposez-vous d’autres recettes spéciales selon la saison ?

J’aime travailler des produits spécifiques en fonction des évènements. En janvier, pour le nouvel an chinois, j’ai intégré à la carte le « bao burger » élaboré en partenariat avec Zen Eat un traiteur vietnamien installé à Entressen. Il était composé d’un steak laqué d'une sauce maison, une salade de choux, carottes, une pointe d'ail et de coriandre mariné dans une sauce maison, le tout surmonté d'éclats de cacahuètes.

Pour la Saint-Valentin, j’ai proposé un burger à base de sauce crémeuse aux poivrons rouges, de belles tranches de chorizo, une tranche de cheddar, crudités, steak et une sauce barbecue, accompagné d’un pain rose à la betterave.

Lorsque Le Lapsuce organise des soirées, j’essaie aussi de diversifier mon offre. Le dernier en date : un effiloché de poulet au curry avec une galette pomme paillasson très fine et croustillante et une sauce cheddar.

  

Vous parlez du Lapsuce. Quels sont vos autres partenaires ?

En effet, je stationne mon camion au Lapsuce, le bar à bière situé dans la zone du Tubé à Istres. Tous les matins, j’y fais mes préparations avant de me rendre à Jardi Passion où je fais mon service du midi. Mais je suis également présente sur le parking du Lapsuce tous les jeudis et vendredis soir afin de proposer une offre complémentaire aux plateaux de fromage et charcuterie du bar. Notre partenariat fonctionne très bien, surtout lorsque des concerts et des soirées à thèmes sont organisés.

Pour le service du midi, du lundi au vendredi, j’ai la chance d’avoir un bel emplacement devant Jardi Passion. Il y a beaucoup de passage car le magasin est situé au coeur d’une zone commerciale, mais aussi de bureaux et proche de la base aérienne. Et puis, il y a aussi les livreurs, les chauffeurs de bus et de poids lourds. En été, je peux installer une terrasse avec des tables et des chaises. C’est parfait pour profiter pleinement d’une pause déjeuner ensoleillée.

Pour la communication, j’ai fait appel à Mon Service Com qui a réalisé le flocage du camion, des vêtements et les impressions des plaquettes.

Enfin, pour la partie financière, le prêt d’honneur d’Initiative Ouest Provence et le prêt bancaire BP Med m’ont permis d’acheter mon fourgon et de me lancer en ayant un peu de trésorerie. Ma famille m’a également beaucoup soutenue pour réaliser ce projet que ce soit financièrement et moralement.

Et maintenant, comment se porte votre entreprise ?

C’est très fluctuant selon les mois. Cet été et jusqu’en décembre j’ai vraiment cartonné. Il y avait des jours ou je passais plus de 40 commandes ! Les mois de janvier et février sont plus calmes. Mais j’ai déjà pleins de projets pour la saison estivale : je vais faire une demande à la mairie d’Istres pour être présente aux Jeudis Etoilés, un évènement devenu incontournable. A Miramas, ma candidature est déposée pour participer aux Nuits Métisses, et, à Marseille, mon dossier est complété pour participer à la foire internationale !

En complément des évènements proposés par les municipalités, j’ai pris également contact avec une association de vieilles voitures à Port-de-Bouc et les organisateurs du salon vintage à Berre-L’étang. Sans oublier les évènements privés comme les mariages, baptêmes et anniversaires où j’ai beaucoup de demandes au printemps et en été.

    

Quels conseils donneriez-vous aux personnes qui veulent se lancer dans l’entrepreneuriat ?

Je leur dirais qu’il faut toujours croire en soit et ne rien lâcher. Quelques fois, il faut « se battre » pour prouver que son projet est crédible et viable. Mais je suis têtue, alors rien ne m’a fait changer d’avis ! Autre point très important : l’entourage personnel compte énormément. Le soutien de la famille et des amis est essentiel !

O Camion Rouge
Du lundi au vendredi midi : parking de Jardi Passion, 16 avenue Clément Ader, 13800 Istres
Le jeudi et vendredi soir : parking du Lapsuce, 22 rue Joseph Thoret, 13800 Istres
06 62 49 25 67
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Crédit photo : Ludivine Rambaud