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Julie Meunier suit un parcours professionnel plutôt classique dans le tourisme puis dans le commerce avant de réveiller la flamme entrepreneuriale qui était ancrée en elle depuis toujours. Avec la conviction que le domaine de la petite enfance donnerait du sens à sa vie professionnelle, elle se forme et obtient son CAP AEPE (accompagnement éducatif petite enfance). Son objectif : pallier, à son échelle, à la pénurie de places d'accueil pour les jeunes enfants sur le territoire. De nature très déterminée, Julie se lance dans cette nouvelle aventure accompagnée par la franchise La Cabane d’Achille et Camille en ouvrant une première micro crèche à Vitrolles puis une seconde à Fos-sur-Mer.

Quel est votre parcours professionnel ?

En 2011, j’ai validé un BTS ventes et productions touristiques en alternance au cours duquel j’ai eu l’opportunité de travailler à l’étranger : Algérie, Mali et en Amérique latine. En collaboration avec des organismes de voyages, ma mission était de référencer des prestataires pour des séjours organisés.

J’ai continué mon parcours universitaire en intégrant un Bachelor en management en alternance en tant que chargée de clientèle pour une compagnie de logiciels de gestion de voyages et de notes de frais. Puis, j’ai été débauchée par la société Viadéo en tant que commerciale. Après ces deux expériences, j’ai eu un déclic : j’ai compris que j’avais envie de m’accomplir autrement et que je voulais être à mon compte. J’ai décidé de faire une rupture conventionnelle avec mon employeur.

Cette envie d’entreprendre vous l’aviez en vous depuis longtemps ?

J’ai suivi un parcours professionnel classique que ce soit au travers de mes études ou dans le monde du salariat. Mais, déjà très jeune, j’avais cette envie d’entreprendre au fond de moi. 

Dès l’âge de 16 ans, je travaillais en parallèle de mes études et j’étais très déterminée sur mon ambition professionnelle.  J’avais déjà l’envie d’être independante ! Je ne sais pas comment l’expliquer mais c’était ancré en moi. A l’époque, je n’ai pas su m’écouter…

A quel moment vous avez décidé de vous lancer dans l’entrepreneuriat ?

Après mes premières expériences professionnelles, j’ai ressenti le besoin d’être en reconnexion avec moi-même. Pour la première fois, j’ai décidé de me mettre à mon compte en tant qu’entrepreneuse. C’est un projet que j’ai mené avec ma mère.

Pendant deux ans, j’ai fait de l’import/export de vêtements et d’accessoires de mode. J’ai développé les ventes sur différents canaux de distribution : Internet, boutique, marché, CE. J’ai appris à gérer des stocks, développer des partenariats, élaborer des stratégies de communication, etc.

C’est une expérience entrepreneuriale que j’ai adorée. En revanche, j’ai compris que je ne voulais pas avoir de pression sur des objectifs de vente à atteindre et que j’avais besoin de plus de stabilité financière. Ces deux critères m’ont permis de définir plus précisément mon projet entrepreneurial.  Finalement, je suis tombée enceinte et j’ai décidé de reprendre un travail salarié en tant que directrice commerciale. C’était il y a 7 ans. 

  

L’idée d’ouvrir une micro-crèche est partie de là ?

En effet, cette expérience a été déterminante. Puis, des changements dans ma vie personnelle avec une séparation et un déménagement ont fait que j’avais besoin de me recentrer sur moi-même. Une fois les problématiques logistiques réglées, cette petite flamme entrepreneuriale que j’avais en moi s’est de nouveau réveillée.

En discutant avec mon entourage, j’ai pris conscience qu’il y avait une réelle pénurie de places d’accueil pour les jeunes enfants en crèche. Autre constat :  J’ai toujours apprécié la présence des enfants. Ma grand-mère était assistante maternelle, ma mère était institutrice et j’ai moi-même adoré mes expériences de nanny étant plus jeune. J’aime l’innocence de l’enfance et le fait de vivre pleinement le moment présent : je me sens connectée aux enfants. Je savais que dans le domaine de la petite enfance, je trouverai un sens à ma vie professionnelle et je me sentirai vraiment utile.

Fonceuse et déterminée, je me suis plongée dans cette nouvelle aventure entrepreneuriale.  La seule question que je me suis posée était de me lancer seule ou accompagnée d’une franchise.

Vous avez décidé de vous engager avec une franchise. Pouvez-vous nous en dire plus ?

Je n’avais pas les reins assez solides pour partir de zéro car j’étais trop « junior » dans ce secteur d’activité où beaucoup de protocoles sont à respecter. Alors, j’ai fait deux choses simultanément : je me suis rapprochée de La Cabane d’Achille et Camille, lauréat des révélations de la franchise en 2020, et, je me suis formée en validant un CAP AEPE (accompagnement éducatif petite enfance).

Avec cette franchise dont le siège est basé à Nancy, j’ai pu bénéficier d’un accompagnement de A à Z. J’ai été épaulé dans toutes mes démarches administratives (dossier urbains et PMI), dans la création des plans du local et son agencement. J’ai pu aussi bénéficier d’une formation complète (théorique et pratique) de plusieurs semaines.

Je me retrouvais également dans les valeurs du réseau. Le projet pédagogique de La Cabane d’Achille et Camille s’appuie sur des valeurs fortes afin d’assurer un accueil de qualité pour les enfants et les familles : une communication bienveillante, une flexibilité d’horaires (5h30-22h30) afin d’amener de la sérénité au sein des familles, et, une réflexion autour du bien-être de chaque enfant pour mieux prendre en compte son individualité au sein d’un petit groupe (12 enfants maximum). C’est le bon compromis entre un accueil collectif en crèche et une assistante maternelle.

J’attache également une grande importance à l’impact écologique de l’entreprise : les produits d’entretien sont non-polluants, les repas sont bio, les verres sont consignés et les couches utilisées sont bio et fabriquées dans les Vosges.

Avec Initiative Ouest Provence, vous avez ouvert votre deuxième franchise. Quels sont vos projets d’avenir ?

En effet, je suis dans une phase de développement. J’ai ouvert une première micro-crèche à Vitrolles l’année dernière. Il faut savoir que la recherche de local répondant aux critères de la PMI (protection de la petite enfance) peut être très longue. J’ai visité une quinzaine de locaux qui ne correspondaient pas aux normes avant de trouver celui de Vitrolles. Entre le moment où j’ai signé mon contrat de franchise et l’ouverture, il s’est écoulé un an et demi. Grâce à cette première franchise, j’ai pu créer quatre emplois, tous, en CDI à temps complet. La seconde franchise implantée à Fos-sur-Mer est similaire à la première. 

Dans une optique de développement, je suis déjà à la recherche d’un nouveau local pour une troisième crèche qui ouvrirait en 2024, toujours du côté de Vitrolles. Je pense atteindre ma « vitesse de croisière » et une phase de stabilité d’ici la fin de l’année prochaine. Après, mon objectif sera de pérenniser l’existant, améliorer certains aspects et faire en sorte que tout tourne au mieux !  

J’ai eu l’opportunité d’être accompagnée financièrement par le réseau Initiative (Aix-en-Provence et Ouest Provence) et par Le Crédit Agricole pour ces deux ouvertures. Au total, le projet s’élève à 150 000 euros par crèche, incluant le droit d’entrée à la franchise de 25 000 euros pour la première crèche et de 12 500 euros pour les suivantes.

Quels conseils donneriez-vous aux futurs chefs d’entreprises ?

Les principales qualités pour réussir sont : la polyvalence, l’énergie et la confiance en soi !

Mais il faut également savoir prendre de la distance. Alors, dès que je le peux, je multiplie les activités pour décompresser et me détendre : pilate, boxe, cuisine, lecture… je fais aussi appel à un coach en gestion du temps. En prenant soin de moi, j’arrive à prendre du recul sur mon entreprise et à mettre à distance certaines problématiques qui me préoccupaient auparavant.

Il faut aussi savoir que j’ai la double casquette de maman solo et de cheffe d’entreprise. Des changements de vie m’ont fait prendre conscience que je n’avais plus de projet personnel... J’ai eu des moments de « vide » que j’ai dû « remplir » et qui m’ont permis de mener une réflexion profonde sur ce que j’étais et ce que je voulais être afin de m’accomplir. Alors, si j’ai un message à transmettre c’est qu’il faut avoir de la résilience et être parfois confronté à des moments difficiles pour pouvoir encore mieux rebondir !

Et si nous finissions ce reportage par une visite de votre nouvelle crèche ?

C’est un espace de 130 mètres carré reparti en plusieurs zones.

La crèche dispose d’un sas d’accueil où l’équipe réalise les transmissions du matin et du soir avec les familles à l’aide d’une tablette numérique. Dans la continuité de ce sas, il y a le bureau de la directrice qui est également infirmière.

Puis, l’espace d’accueil des enfants est organisé en quatre pôles : l’espace dédié aux jeux d’imitation, le pôle destiné aux bébés (avec des tapis au sol, des miroirs, des barres de traction), la zone de motricité et le coin lecture.

De part et d’autre de cet espace d’accueil, il y a la salle de change, un dortoir pour les bébés, un autre dortoir pour les plus grands, une salle de restauration qui est aussi utilisée pour les activités manuelles.

La crèche dispose d’une salle Snoezelen où l’enfant pourra développer ses cinq sens (ouïe, odorat, vue, goût et toucher) grâce à des jeux de lumière, de texture, de la musique, etc. C’est une pièce dont le but est de créer une ambiance agréable, une pratique qui est notamment utilisée pour stimuler la sensorialité des personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer ou d’autres troubles. C’est un moment qui est partagé en petit groupe : un ou deux enfants et un adulte qui restera en observation.

Enfin, un bel extérieur de 70 mètres carré permet de profiter des beaux jours et d’y pratiquer des activités de plein air.  

Micro-crèche La Cabane d’Achille et Camille

60 allée Jean Perrin – 13270 Fos-sur-Mer

07 89 49 27 06

Information et pré-inscription sur le site de La Cabane d'Achille et Camille 

Crédit photo : Ludivine Rambaud