Quel est votre parcours universitaire et professionnel ?
Après avoir obtenu un baccalauréat économique et social, j’ai voulu lier ma passion pour le sport à une formation commerciale. Je me suis donc dirigé vers une licence Staps option management du sport. Mais celle-ci n’a pas répondu entièrement à mes attentes car elle était principalement orientée sur de la pratique sportive alors que mon objectif était d’élargir mes compétences dans le domaine du management et du marketing. J’ai donc décidé de changer de cursus et j’ai intégré l’ESG, une école de commerce à Aix-en-Provence, qui propose une formation plus globale. J’ai choisi la filière entrepreneuriale. J’ai passé mes examens il y a quelques jours et j’attends maintenant avec impatience mes résultats afin de valider mon master.
J’ai suivi cette formation en alternance afin de gagner en expérience professionnelle. La première année, j’ai travaillé pour une entreprise en tant que commercial et, la suivante, j’ai eu l’opportunité d’intégrer la Mission Locale d’Istres Ouest Provence sur un poste de chargé de communication.
A présent, j’ai terminé mes études et j’ai la chance de prolonger mon contrat avec la Mission Locale pendant un an. Je m’occupe principalement des réseaux sociaux et de l’organisation des évènements de la plateforme. J’aime ce travail et il me permet d’être indépendant financièrement tout en développant mon entreprise en parallèle.
Comment vous est venue l’idée d’entreprendre ?
J’ai toujours eu envie de créer ma société, j’étais déterminé. C’est pour cette raison que j’ai très rapidement orienté mon parcours universitaire dans ce sens. Je n’ai pas fait d’erreur car c’est véritablement ce qui me passionne.
L’univers de la mode est venu à moi naturellement. Déjà très jeune, je dessinais des croquis de vêtements. J’imaginais des silhouettes et des coupes originales que je ne trouvais pas dans les boutiques de prêt-à-porter. J’ai voulu professionnaliser ma démarche en créant une marque de vêtements, Yunna.
Pouvez-vous nous en dire plus sur Yunna et sur son univers de marque ?
Je voulais une identité forte qui parle à ma génération. Mon objectif est de communiquer un message positif aux travers de ces vêtements et de mettre en avant que tout est possible. « Viser la lune », c’est le mantra de Yunna. L’univers de la marque tourne autour de l’aspect lunaire et, plus largement, autour du système solaire et de l’astrologie.
Quant au nom, c’est l’association de deux mots : le Y de « young » qui fait référence à la jeunesse et le nom « Una » qui est l’abréviation du mot « luna » déesse de la lune. Yunna, c’est définitivement, croire en ses rêves et viser la lune pour les atteindre !
J’ai lancé la marque au travers d’un drop : une collection capsule en édition limitée. Via cette première ligne nommée « Mission Y », je propose des basiques intemporels. L’idée étant, dans un premier temps, de valoriser l’identité de la marque au travers de chaque pièce (t-shirt unisexe, casquette et bob). Je ne veux pas me cantonner à une cible en particulier comme les passionnés de hip hop ou de skate, je veux que mes produits plaisent à un maximum de monde. C’est pour cette raison que mes pièces sont minimalistes. Les prochaines collections auront un style plus marqué mais je commercialiserai toujours ces basiques.
J’ai d’ailleurs déjà travaillé sur les six collections à venir. La prochaine sera lancée dès le mois d’octobre, pour la saison automne-hiver. Je proposerai des sweats, pulls à capuche et bonnets en complément des t-shirts.
Avez-vous une démarche RSE au sein de votre entreprise ?
Je suis soucieux de l’environnement et j’essaie au maximum de favoriser cette démarche à mon échelle. Les produits sont garantis 100 % coton bio et vegan.
Tous les vêtements Yunna sont certifiés GOTS. C’est un label international dédié au textile biologique qui garantit un mode de production écologique et socialement responsable.
Le label GOTS applique également des critères en matière de résistance au rétrécissement lors du lavage et du séchage et de stabilité des couleurs. Fondés sur des normes ISO, ils permettent d’avoir des vêtements de qualité qui durent dans le temps. C’est aussi une démarche éco-responsable que d’acheter des produits qui auront une durée de vie plus longue.
Enfin, j’utilise des packagings recyclés et recyclables.
Vous parlez d’une commercialisation sous forme de drop, comment cela fonctionne ?
En effet, la commercialisation sous forme de drop est spécifique. En fait, c’est plutôt fun et ça permet de gérer plus facilement les stocks. Dès qu’une collection est « sold out », je débloque la distribution de la suivante ! L’objectif est de commercialiser 6 collections en un an, soit, de débloquer une ligne tous les deux mois. Je produis en petites quantités, environ 150 pièces par collection. Une fois le stock écoulé, les clients attendent avec impatience les prochains drops.
Les vêtements sont exclusivement vendus sur le site de Yunna France. Sur celui-ci, nous présentons la feuille de route des prochains drops et les thèmes de chaque collection, sous forme de teasing.
Quels sont vos objectifs commerciaux à venir ?
Comme expliqué, à ce jour, les produits sont commercialisés uniquement sur le site e-commerce mais j’aimerais développer la partie commerciale et étendre mon réseau de distribution.
Dans un premier temps, j’envisage de réaliser des pop-ups éphémères. Idéalement un par collection. Mon objectif est de trouver des locaux à moindre coût. En partenariat avec mon école, l’ESG, je vais organiser un premier pop-up au sein de leurs locaux. Cela me permettra de toucher une tranche d’âge correspondant réellement à mon coeur de cible, les 16-25 ans.
Je suis également en discussion avec le Village des Marques à Miramas ainsi qu’avec les Terrasses du Port à Marseille. Mais ces démarches prennent du temps et la marque n’a pas encore la notoriété nécessaire pour que les portes s’ouvrent facilement.
L’objectif à terme est d’avoir l’opportunité d’obtenir un pop-up dans un grand magasin de streetwear comme Citadium. Je vois beaucoup de jeunes marques s’implanter dans ce type de concept store.
Comment Initiative Ouest Provence vous a accompagné pour créer votre entreprise ?
J’ai connu l’association Initiative Ouest Provence via la Mission Locale d’Istres où je travaille depuis plus d’un an. C’est un organisme partenaire de la plateforme.
J’ai eu l’opportunité de rentrer dans les critères du dispositif In’Cube qui soutient les porteurs de projet de moins de 30 ans. C’est Nawel Biar, chargée d’affaire chez IOP qui a suivi mon dossier et qui m’a accompagné jusqu’au passage en comité d’agrément.
A 24 ans, passer devant un comité composé d’experts-comptables, avocats, assureurs, etc. est un challenge. Mais j’avais déjà fait l’exercice en présentant mon projet à un jury durant mes études. J’étais un peu bridé et cela m’a permis d’être à l’aise. L’essentiel est de bien maîtriser son dossier pour pouvoir donner des réponses claires si des questions se posent.
Un prêt d’honneur m’a été accordé et grâce à In’Cube j’ai également pu bénéficier d’une prime de 3000 €. Avec ces aides financières, j’ai lancé ma production et j’ai développé la communication de la marque.
Le dispositif In’Cube propose également des ateliers pour réaliser son étude de marché et son plan de financement. Je n’ai pas participé à ces formations car j’avais déjà tous les outils en main pour structurer mon projet en toute autonomie grâce à mes études. Mais c’est un plus pour les futurs chefs d’entreprise qui souhaitent être accompagnés.
Quelle est votre stratégie de communication pour développer votre marque ?
Pour le moment, je travaille la communication de la marque principalement sur les réseaux sociaux. Mais pour le lancement de ma prochaine collection intitulée « Graffiti », les idées fusent ! J’aimerais organiser une campagne de street marketing sur le vieux port à Marseille avec un graffeur, de la musique et des danseurs. J’imagine placer des QR codes un peu de partout dans le centre-ville pour éveiller la curiosité des passants. Je contacterai également un vidéaste pour filmer l’évènement. A Aix-en-Provence, j’adorerais organiser un défilé sauvage sur le cour Mirabeau !
J’envisage aussi de faire des placements de produits avec des influenceurs. Mais pas n’importe lesquels, je veux des personnes de qualité.
Enfin, je sais qu’il y a de nombreux jeunes créateurs dans notre région. J’aimerais être l’initiateur d’un projet de collectif. Cela permettrait de créer une dynamique de réseau et de promouvoir plus facilement nos marques.
Site web : www.yunnafrance.com
Facebook : @yunnafrance / Instagram : @yunnafrance
Crédit photo : Ludivine Rambaud