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C’est en septembre 2021 que Nicolas Leroy, fraîchement diplômé d’un BTS production agricole se lance dans l’entreprenariat et reprend Les Jardins d’Eole à Istres. A tout juste 22 ans, ce jeune entrepreneur concrétise un projet mûrement réfléchi depuis plusieurs années et bouillonne d’idées pour faire évoluer le concept de cette jardinerie bucolique comme on en voit peu.

D’où vous est venue la passion du jardinage ?

J’ai eu d’abord envie de travailler dans l’informatique mais finalement je ne me voyais pas passer mes journées derrière un ordinateur. Et puis, j’ai toujours vu ma mère jardiner et je l’aidais beaucoup étant plus jeune. Mais ce sont surtout des souvenirs de vacances avec mes grands-parents en Lorraine, qui m’ont donné envie de me lancer dans ce secteur d’activité. Je suis issu d’une famille d’agriculteurs et j’ai toujours baigné dans ce domaine depuis ma plus tendre enfance : je plantais des salades et je conduisais le motoculteur de mon grand-père. Après réflexion, je me suis rendu compte que c’était dans le monde agricole où j’étais le plus à l’aise et dans lequel je voulais évoluer.

Quel est votre parcours professionnel ?

J’ai réalisé mon stage d’observation de 3ème aux Jardins d’Eole. C’est donc très tôt que l’envie de reprendre la structure est arrivée. A l’époque, l’ancien patron préparait son départ en retraite et nous avons très rapidement discuté de nos projets d’avenir pour la jardinerie. J’ai donc continué mes études dans l’optique de racheter la structure. J’ai obtenu un baccalauréat professionnel « aménagement paysager » au campus Fontlongue à Miramas. Durant mes années de lycée, j’ai pu participer à divers concours comme « le meilleur apprenti de France » où j’ai décroché une médaille nationale. Puis, j’ai poursuivi mon cursus scolaire avec un BTS « production horticole » à Antibes avec pour objectif d’approfondir mes connaissances et mes compétences en biologie végétale. Pendant mes études supérieures, j‘ai également participé à des concours comme celui de « reconnaissance des végétaux » où je suis arrivé premier régional et « les olympiades des métiers » où j’ai terminé deuxième régional. Puis, c’est en février 2021, que j’ai repris les Jardins d’Eole.

Comment avez-vous connu le réseau Initiative et comment l’association vous a-t-elle aidé dans la réalisation de votre projet ?

J’ai commencé les démarches pour me lancer dans l’entreprenariat lorsque j’étais en BTS à Antibes. Je me suis vite rendu compte qu’il y avait beaucoup de formalités administratives et que j’avais besoin d’être accompagné. J’ai donc commencé à regarder les aides qui été proposées pour les jeunes créateurs/repreneurs d’entreprises. Puis, quand j’ai démarché les banques, notamment le CIC d’Istres, on m’a parlé d’Initiative Ouest Provence. Pour les jeunes entrepreneurs, l’accompagnement que propose l’association et le prêt d’honneur à taux zéro sont un vrai plus. Grâce à ce prêt, j’ai pu créer ma trésorerie et faire mon stock de marchandises afin de lancer ma première saison estivale.

Comment s’organise votre jardinerie ?

La jardinerie a été créée en 1993 par l’ancien gérant. Il a tout de suite voulu instaurer un concept différent par rapport aux autres entreprises implantées sur le secteur. Il a imaginé des allées de verdure et des espaces de détente entourés de petits bassins aquatiques afin de proposer à sa clientèle une balade bucolique. Les familles adorent s’y promener, les enfants admirent les poissons et s’amusent à attraper les grenouilles.

Maintenant, nous avons plus de 3 000 m2 de surface divisée en deux serres. Le point fort de celles-ci, c’est qu’elles protègent les fleurs et arbustes du mistral et elles nous permettent d’avoir des allées toujours propres. Lorsque je suis arrivé, mon premier chantier a été d’augmenter la hauteur des serres afin de faciliter la visite des clients.  

En termes d’offre produits, nous proposons exclusivement du végétal. Nous exposons des petits végétaux et des plantes fleuries pour les particuliers. Nous avons majoritairement des produits qui s’adaptent au climat méditerranéen, par exemple des hibiscus, des bougainvilliers, des agrumes ou encore de l’agave d'Amérique. Il y a aussi les pattes de kangourou qui sont arrivées récemment. Généralement, les plantes d’origine australienne s’adaptent très bien à notre climat et demandent peu d’entretien. C’est vraiment un point fort.

Nous proposons également des produits saisonniers comme du muguet en mai et des chrysanthèmes en octobre afin de satisfaire la demande à notre échelle.

Nous ne voulons pas nous disperser vers la commercialisation d’autres produits tels que les accessoires de jardinage, la décoration ou le mobilier car nous préférons nous positionner sur des produits que nous connaissons afin de partager au mieux notre expertise et offrir de bons conseils.

Concernant notre approvisionnement, nous essayons de valoriser au maximum la production française pour les petites plantes fleuries. Pour le reste, nous avons des fournisseurs italiens, espagnols, néerlandais ou encore portugais.

Vous proposez également des prestations de paysagiste ? 

En effet, nous proposons du conseil en emménagement paysager, de la création de jardins et de l’entretien d’espaces verts. Je travaille avec une équipe de trois personnes qui sont dédiées aux chantiers chez les particuliers.  La première année, j’ai investi dans l’achat de deux camions afin d’assurer ce service complémentaire à l’offre traditionnelle. Je vais également investir dans l’achat d’une grosse remorque car je souhaite développer cette partie « paysagiste ».

Quels sont vos autres projets de développement ?

Mon premier objectif est de refaire les bassins aquatiques dès cet été. J’envisage également d’installer une grande volière pour rendre le cadre unique et propice à la flânerie. Mon intention est de faire de cette jardinerie un espace de détente avec un salon de thé ou un bar à cocktail dans un esprit végétalisé. Ce serait un concept totalement innovant sur le secteur !  

Mon second objectif est d’exploiter pleinement toute la superficie de la jardinerie. J’aimerais également acquérir le terrain agricole voisin de 1 500 m2 pour lancer ma propre production de fleurs et d’arbres fruitiers. Il servirait aussi de dépôt de plantes car ces dernières années nous avons subi de fortes pénuries. Aussi, je compte rapidement investir dans du matériel pour pouvoir décharger des gros sujets types oliviers, palmiers, citronniers.

Je me donne cinq ans pour revisiter la totalité de la jardinerie et lancer mon nouveau concept. Ensuite, je déclinerai celui-ci en ouvrant une deuxième jardinerie sur le secteur de Martigues.

 

 Les Jardins d’Eole

Route de Miramas, 13800 Istres

06.95.11.62.04 / 04.42.55.71.47

www.jardinsdeole.com

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Crédits photo : Ludivine Rambaud