Quels sont les types de chantiers que vous menez ?
Pour les particuliers comme pour les entreprises, je réalise des chantiers de terrassement, de viabilisation, d’aménagement et de VRD (voirie et réseaux divers) entre autres. En fait, je réponds à toute demande qui nécessite l’intervention d’un engin de terrassement et de BTP.
Actuellement, je travaille sur un chantier d’aménagement paysager chez un particulier : enlèvement des mauvaises herbes et de l’ancien revêtement, création d’une pente pour l’écoulement des eaux de pluie, pose de géotextile et de la terre végétale, engazonnement et installation de dalles en pierre bétonnées. Je peux aussi réaliser des plantations d’arbres volumineux.
Prochainement, je serai sur un chantier à Marseille pour une entreprise de métallurgie afin de poser plus de 450 m² d’enrobé sur 10 centimètres d’épaisseur. Sur ce type de chantier, je travaille en sous-traitance avec des prestataires ayant les engins adéquats (notamment pour l’étape du finisseur). J’ai la chance d’avoir un bon réseau de partenaires que j’ai développé depuis plus d’une décennie.
Comme vous pouvez le constater les chantiers sont très variés et c’est ce qui me plaît dans ce métier. On ne fait jamais la même chose et on ne s’ennuie pas !
Vous parlez d’engins. Quel type de matériel utilisez-vous ?
Je viens d’acheter un camion benne : un utilitaire Iveco de 180 chevaux permettant d’avoir la puissance nécessaire pour tracter les engins que je loue.
Concernant les autres machines, selon les chantiers, j’ai très souvent besoin de mini pelle allant de 1,5 tonnes jusqu’à 25 tonnes. J’ai également besoin de beaucoup d’outillage (disqueuse, laser, perfo, etc.) j’ai investi pour 6 000 € de matériels grâce au prêt d’honneur Initiative Ouest Provence.
Quels sont les permis nécessaires pour se lancer dans ce type d’activité ?
J’ai le permis C (poids lourd) et le titre professionnel « Conducteur routier de marchandise sur porteur » qui fait partie intégrante du milieu des travaux publics, à travers le transport de matériaux de carrières ou encore le transport d’engins lourds. Dans un avenir proche, j’aimerais également obtenir la « capacité de transport de plus de 3,5 tonnes ».
Je dispose aussi de tous les Caces (Certificat d'Aptitude à la Conduite en Sécurité). Pour moi, ce certificat est très important car les engins sont dangereux. Il y a une certaine dextérité et technicité à avoir. Le Caces est une étape clé qui permet de valider cette maîtrise de l’appareil.
Vous avez été formé à la conduite de ces machines. Quel est votre parcours professionnel plus en détail ?
Après avoir obtenu un BTS génie civil option travaux publics, j’ai poursuivi avec une licence gestion de chantier en alternance chez Colas Midi-Méditerranée à Istres. Je suis resté trois ans au sein de l’entreprise en tant que chef de chantier.
Ensuite, j’ai intégré l’entreprise Provence TP à Martigues où je suis resté 4 ans et demi. J’ai réalisé de superbes chantiers dont le Village Club du Soleil de la Belle de Mai. Durant cette expérience, je me suis spécialisé dans des chantiers de terrassement et de VRD de grandes envergures.
Quelques années plus tard, j’ai été repéré par un chasseur de tête sur un gros chantier à plus de 4 millions d’euros que je menais à Gardanne. A cette époque, j’étais chef de chantier et je gérais une équipe de 20 personnes. Grâce à ce recruteur, j’ai pu intégrer la société Razel Bec DRS Provence à Vitrolles jusqu’en décembre 2022.
C’est à la fin de cette expérience professionnelle que vous avez décidé de vous lancer dans l’entrepreneuriat ?
Au début de ma carrière, j’avais l’appréhension de perdre mon emploi et de ne pas trouver de travail entre deux missions… Mais la demande est tellement importante que j’ai réalisé que je n’avais aucune crainte à avoir. A chaque fois, des dizaines d’offres d’emploi venaient à moi. Constat : le marché est là !
A la fin de mon dernier contrat, j’ai décidé de me lancer dans l’entrepreneuriat. Ça faisait déjà quelques années que j’avais envie de créer mon entreprise. Mais, c’était un projet que j’imaginais mener sur du long terme. Je voyais cela comme un accomplissement ultime après avoir eu une belle carrière professionnelle et une vie personnelle accomplie, peut-être à la cinquantaine…
C’est ma femme qui m’a ouvert les yeux, en me faisant comprendre que c’était le bon moment. Avec mes ARE pendant près de deux ans, je pouvais créer et tester mon activité sans appréhension. Alors, avec tous ses encouragements, je me suis lancé ! C’est d’ailleurs pour lui rendre hommage que j’ai appelé mon entreprise Nebbiu qui fait référence à sa région natale en Haute Corse.
C’est un métier « passion » ?
Oui, c’est clairement un métier passion. Je suis issu d’une famille qui a toujours travaillé dans le BTP, je suis né dedans ! Pendant les vacances scolaires, mon père m’encourageait à travailler sur les chantiers familiaux pour que je gagne quelques euros.
Mais c’était surtout une leçon de vie qu’il voulait me donner en me faisant comprendre que le métier était difficile… Son objectif : m’encourager à poursuivre mes études pour que je fasse un autre métier. Malheureusement pour lui, cela m’a fait l’effet inverse ! Je suis tombé dedans très jeune et je n’ai jamais voulu en sortir !
Ce qui me plaît le plus dans ce métier, c’est de repasser une décennie plus tard sur les chantiers que j’ai menés et avoir la fierté de me dire que je participe, à mon échelle, à améliorer la qualité de vie des citoyens. C’est une réelle satisfaction pour moi !
Nebbiu F.B.T.P
Téléphone : 06 67 30 53 60
Crédit photo : Ludivine Rambaud
